lundi 30 juin 2008

les bandes des cités

lefigaro.fr/

Ficher les bandes ? L'idée de la ministre de la Justice, Rachida Dati, n'est pas franchement nouvelle. Mais au fil des affaires qui visent la capitale, comme sur le Champ-de-Mars dans la nuit du 20 au 21 juin, une question ne cesse de se poser : pourquoi n'a-t-on pas été capable de prévoir de telles violences collectives ?

La police ne manque pas de rapports descriptifs sur le phénomène. Dans une note du 5 septembre 2007, les Renseignements généraux de la Préfecture de police de Paris estiment que «la capitale (…) est particulièrement exposée aux déclenchements de rixes». On y parle de 147 affaires en Ile-de-France pour les huit premiers mois de 2007 contre 130 pour la même période en 2006. Et les analystes de préciser que «10 % des actes de violences collectives enregistrés en Ile-de-France ont eu lieu dans la capitale».

C'est donc pour améliorer la prévention que Rachida Dati propose aujourd'hui un «fichier sur les bandes organisées». «L'idée est d'identifier ces bandes», expliquait-elle, hier, dans le Journal du dimanche, mais aussi «d'anticiper leurs mouvements, de savoir comment elles se construisent, comment elles fonctionnent, comment elles agissent. De nombreux pays européens le font.»

samedi 28 juin 2008

La Turquie remporte le Mondial 2008 des intellectuels

http://passouline।blog.lemonde.fr/
Connaissez-vous Fethullah Gülen, Yusuf Al-Qaradawi, Aitzaz Ahsan, Amr Khaled, Abdolkarim Soroush et Mahmood Mamdani ? Vous devriez car manifestement, ils gagnent à être connus et, surtout, lus. Ils figurent parmi les dix intellectuels les plus influents au monde. Le résultat d’une enquête internationale a paru pour le moins surprenant, sinon bizarre, aux responsables des revues anglaise Prospect et américaine Foreign policy qui l’organisent chaque année auprès de plus d’un demi-million de personnes de langue anglaise ; étrange car ils n’avaient jamais entendu parler d’eux jusqu’à ce jour, ni même entr’aperçu leurs travaux fût-ce dans des revues. Au vrai, leur surprise vient du nombre de penseurs musulmans en tête de liste. Ils se sont donc renseignés et ils ont compris que ces intellectuels avaient une expérience bien éprouvée de la campagne d’opinion.

jeudi 26 juin 2008

Retour des sans-papiers : les bobos réagissent

Par La rédaction du Post , le 18/06/2008
Sans-papiers à Lille. Photo d'illustration.
Sans-papiers à Lille. Photo d'illustration.
REUTERS/© Pascal Rossignol / Reuters

Les eurodéputés ont adopté la "directive retour", un projet de loi controversé destiné à faciliter le renvoi des sans-papiers de l'UE.

SOS Racisme: "Nous nous inquiétons des conséquences que va produire l'adoption de ce texte quant à la dignité et à la sécurité juridique des ressortissants étrangers vivant en Europe."

"Cette directive est une atteinte aux idéaux de liberté et 'au vivre ensemble' portés par les pères de l'Europe", poursuit l'association de lutte contre le racisme.

Les Verts eux, se sont dits ce mercredi "scandalisés"
par l'adoption de la "directive dite de la honte", qui vise à harmoniser les règles d'expulsion des sans-papiers dans l'UE.

Le parti écologiste estime qu'"à l'heure où sévit déjà une crise alimentaire mondiale et où apparaissent les premiers réfugiés climatiques, cette directive est particulièrement irresponsable".

"Elle érige la brutalité administrative en outil de gestion des flux migratoires, demandeurs d'asile inclus", affirment les Verts.

"Incarcérer des enfants ou des adultes sans procès pendant plus de 18 mois au motif qu'ils ne disposent pas de papiers à jour est un glissement fascisant inacceptable de l'Union européenne. Prépare-t-on un Guantanamo européen?", s'interrogent les Verts.

La Cimade (Conseil oecuménique d'entraide) qui accueille et accompagne chaque année plusieurs dizaines de milliers de migrants et de demandeurs d'asile, affirme qu'"en adoptant, sans y ajouter le moindre amendement, le texte de la directive retour négocié par les ministres de l'Intérieur et de l'Immigration des 27 Etats membres, le Parlement européen a perdu une grande part de sa crédibilité quant à sa capacité à tenir son rôle d'instance démocratique chargée notamment de la protection des citoyens en Europe".

(Sources: Communiqués, AFP)


mercredi 11 juin 2008

La FCPE et deux syndicats de l'Education nationale veulent marxiser les programmes d'instruction civique

soseducation।com/

Un obscur "Groupe d’information et de soutien des immigrés" (Gisti), la Ligue des Droits de l’Homme, le Réseau éducation sans frontières (RESF), la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves (FCPE) et les syndicats de l’Education Ferc-CGT et Snes-FSU, attaquent un passage du nouveau programme consacré à la nationalité et à la citoyenneté exposant que « La diversité de la population sur le territoire national est prise en compte en faisant apparaître (…): la nature des droits civils, économiques et sociaux accordés à tous les habitants régulièrement installés sur le territoire national ».

"Xénophobie", diagnostiquent ces militants dans un communiqué collectif. Pour eux, il y a du racisme dans le fait que les programmes ne précisent pas que les immigrés clandestins ont les "mêmes droits" aux allocations et à la sécurité sociale que les étrangers habitant régulièrement en France, et que les citoyens français eux-mêmes.

Ils exigent qu'on enseigne aux collégiens pendant les cours d’instruction civique que toute personne qui parvient à franchir illégalement la frontière obtient automatiquement les mêmes "droits" que les autres. Tout autre discours est accusé de "racisme".

Les six organisations entendent dénoncer « fermement toute tentative de transformer l'éducation civique en prosélytisme en faveur d'une vision réductrice de l'immigration et des droits de l'Homme », communiquent-elles encore.

Les membres de SOS Education, rappelant que les programmes scolaires ne doivent pas servir la cause de militants politiques, expriment à Xavier Darcos leur soutien face aux prétentions exorbitantes de ces organisations subversives, qui ne connaissent ni mesure, ni raison.

L’immigration musulmane dans le monde post 11/9, par le torontois Salim Mansur

http://pointdebasculecanada.ca/
lundi 9 juin 2008, par Annie Lessard, Marc Lebuis

« L’Occident a contribué de manière significative à la montée de l’islamisme par sa naïveté, son ignorance et sa réticence à déclarer publiquement que l’islamisme est une idéologie inacceptable dans les démocraties libérales. S’il échoue à exiger des immigrants musulmans qu’ils respectent les valeurs occidentales, l’Occident fera face au démantèlement insidieux des valeurs et de la culture politique qui font une société libre ». - Salim Mansur।

Salim Mansur, Ph.D., est professeur agrégé de sciences politiques à l’Université Western en Ontario. Il écrit pour le London Free Press, le Toronto Sun, ProudToBeCanadian.ca, et de nombreuses publications, y compris National Review, the Middle East Forum et Frontpagemag. Il présente souvent des analyses sur le monde musulman, l’Islam, l’Asie du Sud, et le Moyen-Orient.

Il est membre du conseil d’administration du Center for Islamic Pluralism basé à Washington, DC, et Senior Fellow du Canadian Coalition for Democracies.

Immigration et musulmans, les extrémistes dans le monde Post-11/9, par Salim Mansur

[...] Le dilemme du pays hôte
Depuis la fin des années 1960, les pays d’accueil, particulièrement ceux d’Europe de l’ouest, - ont été coincés par des changements dans les débats politico-culturels internes, et par l’arrivée de nouveaux venus qui sont pour la plupart de régions du monde qui étaient autrefois des colonies du pays hôte।

En questionnant le passé colonial impérialiste de leur pays, ainsi que le racisme, le fascisme, et les guerres, les gens de la génération des années 1960 en Occident ont commencé à remettre en cause des pans de leurs identités nationales respectives. Lorsque le déconstructionnisme est devenu à la mode, la déconstruction de l’héritage des Lumières dans l’Europe moderne et en Amérique du Nord a privé l’Occident de sa capacité à faire face à l’opposition culturelle de groupes marginaux et de sociétés en développement. Avec le temps, l’affaiblissement de l’identité de l’Occident a laissé un vide à combler. Depuis que les sociétés occidentales libérales démocratiques sont devenues plus réticentes à exiger que les nouveaux venus adoptent une partie ou l’ensemble de leur identité - cette identité étant soumise à un réexamen critique - ces nouveaux venus sont livrés à eux-mêmes pour former leur vision d’eux-mêmes dans des pays étrangers.

Il a été dit qu’il y a un trou au centre du libéralisme, car il ne permet pas de régler la question de l’identité collective (Fukuyama, 2006). Le libéralisme classique portait sur l’acquisition et la défense de la liberté individuelle contre l’emprise du collectivisme – soit la politique organisée autour de l’identité des tribus, des nations, des castes, des classes, de l’église ou de la mosquée. Le libéralisme classique est aussi un produit de l’Europe chrétienne. Au moment où les Européens renonçaient à leur identité nationale dans l’ère post-chrétienne, ils ont dû faire face au problème de concilier leur libéralisme et la laïcité avec l’identité collective d’un groupe de nouveaux arrivants - notamment des musulmans - qui est fondée sur leur religion.

La réponse libérale au problème est venue sous la forme du multiculturalisme, une idée promue vigoureusement au Canada, malgré les protestations des élites du Québec qui voulaient que le pays reste biculturel.

Le multiculturalisme offrait la perspective fascinante de faire évoluer l’Occident post-chrétien vers une société ouvertement pluraliste dans laquelle les différentes cultures pouvaient coexister harmonieusement en toute égalité, sans avoir à adopter le « melting pot » des États-Unis।

Cette politique du multiculturalisme est une invitation aux nouveaux arrivants de maintenir leurs propres valeurs religieuses et culturelles, et embrasse le relativisme culturel, soit la conviction que toutes les cultures sont égales. Les libéraux occidentaux sont convenus que, compte tenu de l’histoire de l’Europe et de l’Amérique du Nord, l’Occident ne possédait pas l’autorité morale d’exiger que les immigrants réforment leurs valeurs culturelles conformément aux valeurs du pays hôte pour être acceptés comme des membres égaux dans les sociétés occidentales.

Mais le silence du libéralisme sur l’identité de groupe et les droits collectifs n’était pas un oubli. C’était une reconnaissance du fait que lorsque l’individu et le groupe entrent en conflit, la liberté de l’individu a priorité. En favorisant le multiculturalisme, les libéraux occidentaux ont commencé à saper le libéralisme, car tous les groupes n’adoptent pas également les valeurs libérales, et les musulmans, en particulier, résistent à l’idée des droits de la personne et de l’égalité des sexes.

Dans la pratique, le multiculturalisme a évolué vers un monoculturalisme pluriel qui permet à des groupes culturels de se retirer dans leurs propres espaces। L’effort des musulmans en Occident pour obtenir la reconnaissance juridique de leurs droits collectifs – l’application de la charia (loi islamique) – en se fondant sur le principe du multiculturalisme n’est pas surprenant. Refuser la demande des musulmans tout en souscrivant au multiculturalisme, complique encore le problème libéral.

[...] L’Occident a contribué de manière significative à la place de plus en plus importante de l’islamisme avant le 11/9 par sa naïveté, son ignorance, son ouverture aux mouvements de fonds en provenance du Moyen-Orient par les communautés d’immigrants musulmans, et sa réticence à déclarer publiquement que l’islamisme est une idéologie inacceptable dans les démocraties libérales. L’Occident a également contribué par sa volonté d’accommoder les exigences des pratiques musulmanes et de considérer les arguments en faveur de l’introduction de la charia.

Nombreux sont ceux en Occident qui sont maintenant confrontés à la tâche urgente d’examiner dans quelle mesure les dommages causés par la montée de l’islamisme et du terrorisme domestique sont auto-infligés. Cette tâche nécessitera une franche évaluation critique de la façon dont le multiculturalisme a contribué à l’érosion des valeurs occidentales universelles des droits individuels, d’égalité des sexes, de démocratie et de laïcité.

La guerre islamiste contre l’Occident est loin d’être terminée, et les islamistes ne sont pas encore prêts à se rendre, i.e. de cesser de mener leur campagne contre l’Occident. Cette guerre a tous les signes d’un conflit générationnel, semblable à la guerre froide entre l’Occident et l’ancienne Union soviétique. Son expérience de la guerre froide devrait être précieuse pour l’Occident dans son conflit avec l’islamisme parce que, comme pour le communisme, l’islamisme est internationaliste dans sa portée et son programme.

En confrontant l’islamisme, l’Occident ne fait face à aucune possibilité de défaite militaire, comme ce fut le cas avec le fascisme et le communisme। S’il échoue à exiger des immigrants musulmans qu’ils s’adaptent et respectent les valeurs occidentales au même titre que tous les autres immigrés, l’Occident fera face au démantèlement insidieux des valeurs et de la culture politique qui font une société libre

Voir aussi :

Le multiculturalisme et sa haine de toute identité nationale détruit la Grande-Bretagne, par Theodore Dalrymple

Ibn Warraq défend l’Occident, critique Edward Saïd et l’islam

Pourquoi l’Occident est supérieur – Ibn Warraq répond à Tariq Ramadan

Rapport Bouchard-Taylor : fabriquer l’Homme Nouveau par la dictature de l’harmonie

Rapport Bouchard-Taylor : la tentation totalitaire, par Mathieu Bock-Côté

Le multiculturalisme, un utopisme malfaisant

Combat (idéologique) contre Djihad (idéologique) - entrevue avec le théologien George Weigel

Un Algéro-Québécois islamolucide décode pour nous la langue des suprématistes islamiques

La Ligue Islamique Mondiale propage l’islam wahhabite au Canada

Le Québec est un havre de paix : protégeons-le de l’obscurantisme islamique

Commission Bouchard et Taylor : NON au pacte de suicide !

L’islam menace nos libertés et nos droits. Et nos élites dhimmis collaborent !

Pakistan contre UE - Islamabad demande officiellement la restriction des libertés en Europe

Les mosquées américaines envahies par la propagande saoudienne haineuse - Partie 1

Les mosquées américaines envahies par la propagande saoudienne haineuse - Partie 2

L’avenir de l’Europe selon l’américain Tony Blankley - leçons pour le Québec

L’Europe va mal – elle se suicide lentement


lundi 9 juin 2008

Immigration clandestine : l’Europe serre la vis

afrik.com/
Les ministres européens ont rendu jeudi un projet de loi harmonisant les dispositions des pays membres de l’Union Européenne sur la politique d’immigration clandestine। Faisant converger leurs politiques nationales, ils ont rendu un texte commun portant sur les règles d’exclusion des sans-papiers à appliquer au sein de l’Union, le « Projet de Directive Retour ». Ce document tend à accroître la répression à l’endroit des clandestins. Il est vivement critiqué par des associations de défense des droits de l’homme.
liberation.fr/
En 2000, l’ONU avait publié un rapport éclairant sur l’immigration en Europe। Le document précisait que le continent aurait besoin d’accueillir 159 millions d’immigrés d’ici à 2025 pour contrer la baisse de sa natalité et garantir son activité économique. A l’évidence, les pays qui ont trouvé hier un accord sur l’expulsion des sans-papiers n’ont guère pris en compte ces considérations. Après des mois de travail, l’Europe a préféré se contenter d’une gestion politico-policière de la question migratoire, donnant des gages à une opinion publique de moins en moins patiente avec les clandestins.
liberation.fr/
«Non-dit ethnique». Car, entre fermeture et ouverture, l’Europe n’arrive pas à trancher. Les Etats savent que le déclin démographique fera perdre 20 millions de travailleurs à l’Union entre 2010 et 2030, comme le lui répète la Commission à longueur de rapports. Et les candidats à l’immigration le savent aussi, sinon ils ne viendraient pas. «En fait le non-dit est ethnique : les Européens sont obsédés par les différences culturelles. Ce n’est pas un hasard si le Royaume-Uni a ouvert grand ses frontières aux pays de l’Est, mais se montre particulièrement dur à l’égard des autres immigrés», souligne Patrick Weil.

Absence de filiation culturelle entre le monde occidental et le monde musulman

vdfr95.com

Sylvain Gouguenheim.

Ce courageux historien, professeur d’histoire médiévale à l’Ecole normale supérieure de Lyon, lance un véritable pavé dans la mare de l’historiquement correct en prouvant l’absence de filiation culturelle entre le monde occidental et le monde musulman. Son livre, Aristote au mont Saint-Michel (Gallimard), pulvérise la thèse prétendant que le savoir grec antique (philosophie, médecine, mathématique, astronomie), après avoir tout à fait disparu d'Europe, a trouvé refuge dans le monde musulman, qui l'a traduit en arabe, l'a accueilli et prolongé, avant de le retransmettre finalement à l'Occident, permettant ainsi sa renaissance, puis l'expansion soudaine de la culture européenne. Il démontre, sources à l’appui, que les liens avec Byzance ne furent jamais rompus. A la suite de l’historien Jacques Heers, il explique que la réception de la pensée grecque par les musulmans fut sélective et limitée par le Coran. Mais surtout, et ceci explique le titre du livre, il nous apprend que les moines traducteurs du Mont-Saint-Michel ont fait passer presque tout Aristote directement du grec au latin, plusieurs décennies avant qu'à Tolède, on ne traduise les mêmes oeuvres en partant de leur version arabe. Ce solide mémoire a valu à l’historien d’être jeté au centre d’une violente polémique. Preuve de l’importance de son essai, la presse gauchiste produit depuis un mois de violentes attaques contre le pauvre professeur… et ses collègues gauchistes de l’université exigent son renvoi de l’ENS !

Islam : quand la France se réveille…

lefigaro.fr
Ivan Rioufol 06/06/2008
Le bloc-notes d'Ivan Rioufol du 6 juin

Les intrusions de l'islam dans la laïcité, ce non-dit, se heurtent à l'irritation de l'opinion. Les protestations apparues après l'annulation du mariage d'un couple de musulmans au prétexte que l'épouse avait menti sur sa virginité, assimilée par le tribunal de Lille à une «qualité essentielle de la personne», ont dévoilé une vigilance collective, plus aiguë chez les citoyens que leurs représentants. C'est l'indignation générale qui a poussé Rachida Dati à demander au parquet, lundi, d'interjeter appel.

En admettant que la chasteté de la mariée était déterminante aux yeux de son mari, la justice a bel et bien légitimé une pratique machiste, issue en l'occurrence d'une lecture du Coran infantilisant la femme. C'est d'ailleurs ce que dénonce le mouvement Ni putes ni soumises, qui manifestera demain. «Légitimer la répudiation, l'excision, les crimes dits d'honneur, les mariages forcés : voilà les dangers à long terme», analyse sa présidente, Sihem Habchi.

Ces Françaises, qui défendent leur émancipation sans renier leur religion, rappellent que leur volonté d'endiguer l'islam ne peut être comprise comme une agression contre les musulmans : ce que soutient pourtant l'idéologie antiraciste, qui voit de l'islamophobie dans les refus de comportements incompatibles avec la neutralité, l'égalité homme-femme, la liberté d'expression. Cette fois, cependant, des droits-de-l'hommistes eux-mêmes ont passé outre ces critiques interdites.

Le réveil général est un événement. Il montre une démocratie apparemment prête à défendre ses valeurs contre des choix régressifs. Mais le hourvari n'aurait probablement pas été tel si d'autres empiétements n'existaient déjà, de l'école à l'entreprise, dans une indifférence forcée. La cohabitation avec l'islam, sujet tabou qui suscite d'innombrables commentaires sur mon blog, préoccupe de nombreux Français. C'est ce qui ressort aujourd'hui.

Le pouvoir perçoit-il ce rejet tacite du communautarisme ? Ce serait renforcer ce processus en cours que d'inscrire la diversité dans la Constitution, comme le souhaite Nicolas Sarkozy. «L'islam doit s'adapter ou partir», écrit l'écrivain Abdelwahab Meddeb (Le Débat, mai-août 2008), qui croit en un islam européen. Ce dernier, en effet, à toute sa place en France, s'il respecte les règles constitutives de la République. Ne pas craindre, pour cela, de rappeler d'élémentaires exigences.

Renoncements et intimidations

Ce jugement, qui avalise un droit coutumier, est d'autant plus choquant que la justice algérienne ne cesse de poursuivre des chrétiens. Mardi, quatre Algériens convertis au christianisme ont été condamnés à de la prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Tiaret, pour «pratique illégale d'un culte non musulman». Ce même tribunal a jugé dernièrement une jeune convertie au christianisme, poursuivie parce qu'elle possédait des bibles sur elle. En janvier, c'est un prêtre français qui a été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir prononcé une prière hors d'un lieu de culte officiel. Un pasteur américain, présent dans le pays depuis plus de quarante ans, vient également d'être expulsé.

Or, qui entend les autorités protester ? Sommée de s'ouvrir au multiculturalisme, notamment sous la pression de ceux qui réclament également sa repentance pour son passé colonial, la France se montre incapable d'exiger la réciprocité. Le père Christian Delorme va jusqu'à justifier (Le Monde, mercredi) «l'islamité» recherchée par l'Algérie, en montrant du doigt «le christianisme évangélique» de la «puissance impériale américaine». Prêtre du diocèse de Lyon, il voit un danger dans «le prosélytisme chrétien en terre d'islam». Le paradoxe prêterait à sourire, s'il ne reflétait un assujettissement partagé.

Le déni officiel face aux avancées islamistes en France encourage le prosélytisme, qui multiplie les voiles dans les cités. Des entreprises doivent aménager des heures de prière, quand la mixité n'y est pas aussi contestée. L'anthropologue Dounia Bouzar a vu (Le Figaro, 3 avril) «des salariés refuser le même frigidaire pour cause de viande impure». Quand le lycée Lavoisier de Roubaix applique la «laïcité plurielle», c'est pour y généraliser la nourriture halal à la cantine. Si un historien, Sylvain Gouguenheim, prétend que l'Europe chrétienne a maintenu, sans l'aide des musulmans, ses liens avec la Grèce, il est conspué par ses collègues. Longue est la liste de ces renoncements et intimidations.

L'audiovisuel aussi

Même l'audiovisuel public est confronté à ces subversions, que trop d'observateurs refusent de voir. Pour protester contre «la dérive éditoriale sans précédent de Monte Carlo Doualiya» (ex-RMC Moyen-Orient, filiale à 100 % de Radio France internationale), les syndicats FO et CGC appellent à la grève, mercredi. «Le ton général de la radio est marqué par la propagande islamiste», explique Jean-Pierre Constantin, délégué syndical CGC. Il assure, ainsi, qu'il n'est pas rare de présenter comme «analystes politiques» des fonctionnaires du gouvernement iranien ou syrien ainsi que des militants islamistes. Acceptable ?

Contestable impunité

Brigitte Bardot, condamnée mardi à 15 000 euros d'amende pour incitation à la haine envers la communauté musulmane. Bien. Mais pourquoi, par exemple, les Indigènes de la République peuvent-ils continuer à qualifier les Français blancs de «Souchiens», de sous-chiens ?

http://blog.lefigaro.fr/rioufol/

mercredi 4 juin 2008

Palme d'or pour une syntaxe défunte, par Alain Finkielkraut

lemonde.fr

Pour François Bégaudeau, auteur du livre Entre les murs (Verticales, 2006) et acteur principal du film qui en a été tiré, la Palme d'or du Festival de Cannes est un véritable conte de fées. Sa joie, partagée avec le metteur en scène Laurent Cantet et les élèves du collège Françoise-Dolto, qui jouent leur propre rôle, fait plaisir à voir. On lui pardonne même son brin de suffisance : comment garder la tête froide dans un moment aussi inattendu et aussi exceptionnel ?

Bégaudeau n'a pas le triomphe modeste, soit. Mais pourquoi l'a-t-il acrimonieux ? Pourquoi cette vindicte à l'égard des professeurs qui ne partagent ni ses méthodes, ni ses objectifs, ni son optimisme ? Pourquoi être si mauvais joueur quand on a gagné la bataille, et s'acharner contre les derniers récalcitrants quand on a, à ses pieds, le président de la République, la ministre de la culture et celui de l'éducation nationale ? Et pourquoi faut-il que Le Monde (le 28 mai) alimente cette étrange aigreur en dressant le repoussoir des "fondamentalistes de l'école républicaine" qui prônent "l'approche exclusive de la langue française par les grands textes" ?

Fondamentaliste, la lecture d'A la recherche du temps perdu, de Bérénice ou du Lys dans la vallée ? Fondamentaliste, l'expérience des belles choses, l'éventail déployé des sentiments et le tremblement littéraire du sens ? Le fondamentalisme est arrogant, catégorique et binaire ; la littérature problématise tout ce qu'elle touche. Le fondamentalisme enferme l'esprit dans le cercle étroit d'une vérité immuable ; la littérature le libère de lui-même, de ses préjugés, de ses clichés, de ses automatismes. Le fondamentalisme est une fixation ; la littérature, un voyage sans fin.

On jugera le film de Laurent Cantet lors de sa sortie en salles. Peut-être sera-t-on intéressé, voire captivé par cette chronique d'une année scolaire dans une classe de quatrième à travers les tensions, les drames, les problèmes et les imprévus du cours de français. Mais s'il est vrai qu'après s'être vainement employé à corriger la syntaxe défaillante d'adolescentes qui se plaignaient d'avoir été "insultées de pétasses", l'enseignant finit par utiliser certaines tournures du langage des élèves, "plus efficace que le sien", alors on n'aura aucun motif de se réjouir.

Car la civilisation ne demande pas à la langue d'être efficace, d'être directe, de permettre à chacun de dire sans détour ce qu'il a sur le coeur ou dans les tripes, à l'instar de ce magistrat qui a conclu son réquisitoire contre un accusé terrifiant par ces mots : "A gerber !" La civilisation réclame le scrupule, la précision, la nuance et la courtoisie. C'est très exactement la raison pour laquelle l'apprentissage de la langue en passait, jusqu'à une date récente, par les grands textes.

Naguère aussi, on respirait dans les oeuvres littéraires ou cinématographiques un autre air que l'air du temps. Sean Penn, le président du jury, a remis les pendules à l'heure en déclarant, dès la cérémonie d'ouverture du Festival et sous les applaudissements d'une presse enthousiaste, que seuls retiendraient son attention les films réalisés par des cinéastes engagés, conscients du monde qui les entoure. Sarabande, Fanny et Alexandre, E la nave va, In the Mood for Love, s'abstenir. Un conte de Noël, ce n'était pas la peine. Le monde intérieur, l'exploration de l'existence, les blessures de l'âme sont hors sujet. Comme si l'inféodation de la culture à l'action politique et aux urgences ou aux dogmes du jour n'avait pas été un des grands malheurs du XXe siècle, il incombe désormais aux créateurs de nous révéler que Bush est atroce, que la planète a trop chaud, que les discriminations sévissent toujours et que le métissage est l'avenir de l'homme.

L'art doit être contestataire, c'est-à-dire traduire en images ce qui est répété partout, à longueur de temps. Big Brother est mort, mais, portée par un désir de propagande décidément insatiable, l'idéologie règne et veille à ce que notre vie tout entière se déroule entre les murs du social.