jeudi 8 novembre 2007

"A quoi sert l’identité nationale ?"

agoravox.fr
"L’identité nationale a opposé ainsi, durant la Révolution française, les républicains (’la gauche’ de l’époque), qui défendent la nation, et les monarchistes (’la droite’ de l’époque) qui récusent ce vocabulaire car ils contestent la légitimité du suffrage universel et le principe d’égalité entre tous les citoyens."

[...] C’est aussi la césure entre le "nationalisme" de Maurice Barrès et le "patriotisme" de Jean Jaurès qui va marquer la vie intellectuelle française avant la Première Guerre mondiale. Le nationalisme de Barrès relève de la logique sécuritaire qui vise à défendre l’identité nationale contre la "menace" que font peser sur elle les ennemis de l’extérieur et de l’intérieur. Parmi les "ennemis" que relève Maurice Barrès, puis ses successeurs, sont les juifs (Affaire Dreyfus), les boursicoteurs déracinés, les fonctionnaires, les bolcheviks, puis bientôt les musulmans. A contrario, le patriotisme de Jaurès rassemble ceux qui aiment la France, le pays du progrès universel (droits sociaux, laïcité, etc.), mais qui refusent toute idée de revanche à l’égard de l’Allemagne.

La période des années 30, période de crise économique et sociale pour la France et le monde entier, voit les experts français réclamer une immigration qui n’altère pas "la race française" (c’est le terme usité à l’époque), c’est-à-dire une immigration "choisie" avec notamment les Italiens et les Polonais (blancs et catholiques), préférés aux Levantins et aux Arméniens, aux persécutés de l’antisémitisme grandissant en Europe et aux indigènes des colonies ; tous sont jugés "indésirables" et de "moralité douteuse"... Terribles qualificatifs qui allaient à l’époque dans le sens du fascisme triomphant.

Okan Germiyan