lundi 4 juin 2007

Manifeste pour un islam des Lumières par Malek Chebel.

Malek Chebel fait «l'audit» de la religion musulmane.
– Le Coran, je l'ai appris par coeur quand j'étais jeune. Depuis vingt ans, je le travaille professionnellement. Je prépare actuellement un dictionnaire «exhaustif» du Coran. Ma lecture est moderniste, progressiste, réformiste. Je veux en tirer tout le savoir possible avec les méthodes et les questions que nous avons aujourd'hui. Tout en partant du principe que le Coran ne répond pas à tout. Ce n'est pas un livre d'application terrestre, une Constitution, c'est une règle de conduite pour la vie des musulmans, orientée vers Dieu. Je respecte ce texte comme sacré. »En fait, je n'ai pas à m'opposer à lui. C'est un texte du VIIe siècle! Il faut tenir compte de l'histoire. De plus, ma perspective n'est pas de réformer le Coran mais de transformer la communauté musulmane. Je m'intéresse à la conduite du croyant: au statut de la femme, à l'éthique, aux comportements collectifs...
– Dans l'islam, il n'y a pas de séparation du religieux et du politique. Même si je demande avec impatience cette séparation des deux corps, je dois tenir compte de la réalité. Dans la perspective actuelle, tout est musulman: la sexualité des femmes, la morale ou encore le troc et le commerce. Dès l'instant où un prédicateur ouvre la bouche, il mêle les deux domaines.