mercredi 2 juillet 2008

Le crucifix et la mauvaise foi

primo-europe.org

Une fillette est hospitalisée dans une clinique privée qui ne cache pas son appartenance à l’Eglise Catholique.

Elle est accompagnée dans sa chambre juste après son passage en salle de réveil. Le père aperçoit, au mur de la chambre, un crucifix.

Eclats de voix, altercation avec le personnel, scandale dans les couloirs, au détriment des autres personnes hospitalisées, stupéfaites, comme le personnel médical, devant ce déferlement de violence sectaire.

Le crucifix est finalement enlevé du mur. Dans l'intérêt des soins dispensés à l'enfant.

La direction de cette clinique évoque un autre fait qui a eu lieu quelques mois plus tôt, à Aix en Provence, cette fois-ci. Un père a brisé un crucifix en le jetant au sol puis l'a jeté à la poubelle.

L’histoire ne dit pas si ce père a manifesté contre les caricatures, s’il a déchiré Charlie Hebdo ou s’il a approuvé la fatwa contre Robert Redeker.

L’histoire ne dit pas non plus si les catholiques d’Aix en Provence ont manifesté dans la rue en brûlant le Coran, si le Saint siège a publié un communiqué vengeur appelant au meurtre de tous les Musulmans.

L’histoire ne le dit pas parce que cela ne s’est pas passé. Parce qu’il ne viendrait à l’idée de personne, en pays civilisé, quelque peu empreint de laïcité et de concorde, de réclamer la tête du crétin lobotomisé qui s’est permis un tel outrage.

Les incidents se multiplient en Europe, ce qui tend à démontrer, contrairement aux discours lénifiants des autorités, qu’il s’agit bel et bien d’une vague de fond. En France, les joueuses de basket refusent de dévoiler leurs jambes et leur bras et préfèrent jouer en huis clos. Les piscines sont bâchées et interdites aux hommes à certaines heures de la journée.

Parce que la polémique sur le voile a définitivement convaincu les musulmans intégristes de refuser tout pacte avec une société laïque. « Puisque vous me refusez mon voile, je refuse votre croix ».

Sauf que personne ne leur a interdit l'usage du voile dans les lieux publics mais seulement à l'école, pour les jeunes filles, jusqu'à ce qu'elles soient en âge de choisir librement leur religion.

En espérant que le mot "librement" ne soit pas un blasphème dans le cas présent.

Sauf que personne n’a forcé ce père à hospitaliser sa fille dans un établissement catholique, comme aucune autorité ne force les enfants de familles musulmanes à manger à la cantine.

A cause de l’exigence de nourriture Hallal, le prix des repas a grimpé en flèche dans certaines communes. Les mairies pour l’instant, épongent le surcoût pour favoriser la paix sociale.

Mais aussi parce qu’il semble intolérable à une société comme la nôtre de priver les enfants de famille modeste du seul repas équilibré qu’ils peuvent avoir dans la journée.

Par humanisme, il faut accepter. Mais jusqu’à quand les finances des collectivités territoriales pourront supporter cela avant que les citoyens non croyants ne demandent des comptes à leurs édiles ?

Les musulmans modérés restent étrangement silencieux.

Peu de médias ont parlé de ce procès perdu par un musulman contre un hôpital. Il avait refusé l’intervention du gynécologue obstétricien lors de l’accouchement de son fils au motif qu’un homme ne devait pas toucher sa femme.

Parce que les médecins n’ont pas pu parvenir à temps, la césarienne n’a pas pu s’effectuer et l’enfant est handicapé à 100%. Cet homme de confession musulmane a intenté un procès à l’hôpital de Bourg en Bresse en réclamant 100.000 euros d’indemnités.

Le tribunal l’a débouté de sa demande et lui a infligé 1000 euros d’amende pour mise en danger de la vie de son fils.

Ce qui devrait faire réfléchir est certes cette faculté qu’a une croyance à rejeter l’intervention des spécialistes mais il faut également noter que cet accident a eu lieu en 1998. 10 ans déjà !

Dans la clinique Saint Vincent de Paul, le crucifix sera remis en place dés le départ de la famille.

Et la petite cloche, symbole chrétien dans nos contrées, continuera à sonner, non pas pour appeler les fidèles à la messe mais, comme il est d’usage dans cette maternité, pour célébrer la naissance de chaque enfant.

Laïc ou pas, quand une cloche sonne pour une telle raison, on est bien obligé d’en aimer le son.

© Primo, 26.06.08