L’irruption du vote ethnique.

Interview de Jean-Yves Le Gallou recueillis par Olivier Pichon
extraits ...M&Vie. Et pour le vote ethnique proprement dit ?J-Y LG. L’analyse géographique du vote est très éclairante : les villes phares de l’immigration ont voté à plus de 60 % pour Royal : les Muraux, Grigny, Vénissieux, Trappes et j’en passe. Mais ces villes sont elle-même composites. Une analyse fine par bureau de vote révèle que, dans les quartiers à très forte présence de l’immigration, la cote de Royal atteint souvent près de 80 %. Ainsi la commune UMP de Mantes-la-Jolie a donné en moyenne 59,58 % pour Royal ; mais celle-ci ne réalise que 39,97 % des suffrages en centre ville alors qu’elle atteint 82,06 % au Val-Fourré.

M&Vie. Peut-on dire que le vote socialiste c’est le vote immigré et que dans ces conditions le socialisme minoritaire en France n’aurait d’autre espoir de venir au pouvoir que par un nouvel appel à l’immigration ?J-Y LG. C’est clair : dans un duel électoral plus difficile pour la droite que celui du 6 mai, les banlieues de l’immigration auraient fait l’arbitrage décisif en faveur de la candidate socialiste.
M&Vie. La question se pose aussi de l’avenir du vote ethnique aux prochaines échéances électorales. Cela n’implique-t-il pas, outre les résultats électoraux, un courant au sein du PS et en cas probable d’insatisfaction un parti à forte connotation ethno-religieuse ?J-Y LG. A terme, on peut penser qu’aux élections municipales de 2008, ou plutôt de 2014, des listes ethniques se constitueront et que des municipalités islamiques pourront être élues, en Seine-Saint-Denis notamment...

Un autre résumé de l'interview chretiente.info