dimanche 17 juin 2007

Islam, une religion comme les autres ?

L'islam n'est pas modéré ! les musulmans peuvent l'être. Cette proposition est également adaptable aux principaux monothéismes.
Es-ce que l'islam peut s'adapter à la liberté, l'égalité, la démocratie, la loi de homme ?
Cette question n'est pas également adaptable aux principaux monothéismes.
Deux distinctions essentielles s'y opposent le coran est la parole de dieu c' est le dernier des livres révélés et donc corrige la fausseté des autres. La Sharia, la sunnah et les hadiths. La loi islamique, le pouvoir exécutif, le tout, intimement lié à cette "religion" régit chaque geste de la vie religieuse, civile, sociale et géopolitique.
Ici deux clans d'intellectuels s'opposent : pour les uns l'islam ne peut pas se décliner, il ne peut être que fondamental pour les autres il y a un islam moderniste généralement partagé par la majorité des croyants dont une minorité seraient rigoristes.
salman ruschdi , Anne-Marie Delcambre, Ibn Warrack, Wafa sultan, Ayaan Hirsi Ali, Theo Van Gogh, Pim Fortuyn, Daniel Pipes, Mark Steyn, Robert Rédeker, liste non exhaustive, font parti des premiers. les autres remportent le suffrage de l'opinion. Opinion façonnée par la version officielle de la sphère médiatique et politique. La oumma (communauté des musulmans dans le monde) 1 milliard et quelques 200 000 milles musulmans commande certes pour le moins une considération...
ckcnet.
Anne-Marie Delcambre, Docteur en civilisation islamique , islamologue et professeur d'arabe,
Propos recueillis par Rachel Crivellaro le 23/03/2004. extraits :
RC -Dans votre livre, vous vous attachez à démontrer que l'islamisme trouve ses racines - ou en tout cas de quoi l'alimenter - dans les textes de l'Islam?
AMD - Je persiste et signe. Ce que je trouve surprenant c'est que l'on dise que l'islamisme serait sorti comme ça, d'une pochette surprise. Les textes auxquels se réfèrent lesdits islamistes - qui sont pour moi des musulmans maximalistes - se trouvent tout simplement dans le Coran, dans la Sunna, dans le droit musulman. On assiste aujourd'hui à une espèce de cécité générale, à une complicité entre non-musulmans et musulmans qui voudraient que l'Islam soit mieux présenté devant les Occidentaux.
On veut nous faire croire à une espèce d'Islam «laïcisable» et l'on évacue complètement l'Islam juridique, celui-là même qui édicte les interdits pratiqués par 80pc des musulmans. Je pense que se sont surtout les musulmans «éclairés» qui escamotent cette réalité...
RC -La Bible contient aussi des passages qui pourraient être interprétés comme des incitations à la violence et le catholicisme n'est pas exempt d'excès.
AMD -C'est vrai, mais l'Evangile et le Coran ne peuvent pas être mis sur le même pied car ils n'ont pas les mêmes conséquences pour la société. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut exonérer le catholicisme de ses sanglants dérapages, que l'on songe seulement à l'Inquisition. Mais, c'est dans la pérennité que les conséquences varient. Dans le Coran, on établit une différence entre les êtres humains, alors que dans l'Evangile tous sont sur pied d'égalité. Par ailleurs, et surtout, entre les deux religions le statut du texte n'est pas le même. Chez les chrétiens, Dieu s'est fait homme, on parle d'incarnation et Jésus est un modèle. Chez les musulmans, Dieu s'est fait verbe, on parle d'«inverbation», c'est le texte qui est le modèle. Les musulmans sont victimes du poids de leurs textes qui ne peuvent plus être modifiés. C'est ce que Derrida a appelé la «clôture des textes».
RC -Vu ce que vous pensez des textes fondateurs de l'Islam, faire de la critique historique pour les musulmans ne risque pas de donner du grain à moudre aux plus intégristes?
AMD -Il existe un principe chiite qui n'est pas sans intérêt: la restriction mentale. Les musulmans peuvent en effet avoir recours à cette pratique dès lors qu'ils se trouvent en territoire infidèle. Autrement dit: dans cette circonstance, ils disposent d'une latitude à ne pas révéler les choses, à tricher avec les textes en quelque sorte quand le contexte le commande. Cela se vérifie d'ailleurs dans la vie de tous les jours. Les textes commandent que le pèlerinage du «Hadj» en Arabie saoudite se fasse à pied, aujourd'hui tout le monde s'y rend en avion.
En vérité, l'Islam progressiste existe, mais il ne pourra se développer qu'en dehors des textes. Cela dit, cette évolution est inéluctable. Les musulmans ne peuvent plus éviter la civilisation de l'image - alors que celle-ci est pourtant interdite par le Coran - leur religion n'y résistera pas.
lalibre.be